La clenche à pouce ou loquet à poucier

Les différentes sortes de loquet

Dans sa définition, le loquet est un organe de fermeture très simple et que l'on met généralement aux portes qui n'ont pas de serrure.

Il existe plusieurs sortes de loquets de forme différente selon leur destination : fermeture d'un vasistas, d'un placard, de persiennes, à va-et-vient, à billes d'acier, etc…

Mon choix s'est orienté uniquement sur les loquets de portes, avec une prédilection pour les loquets à poucier ou clenches à pouce, dont le fer mince de la platine se prête à une infinie diversité décorative, en plus des modèles désormais classiques du XVIIème et XVIIIème siècle maintes fois copiés. C'est dans le milieu rural où la modernité n'a pas encore trop pénétré, qu'elles sont les plus nombreuses, bien que leur utilisation ait été plus tardive que dans le milieu urbain car jadis, dans nos campagnes, l'on fermait les portes au moyen d'une petite pièce de bois mobile que l'on appelait " la bobinette " ou autres fermetures rudimentaires.

Dans certaines régions les loquets ont presque disparus, c'est le cas de la Normandie et la Bretagne ; par contre, la Bourgogne, la Touraine, le Poitou-Charentes, la Saintonge, la Dordogne, l'Auvergne, la Gascogne, le Berry, etc… en comptent encore un assez grand nombre.
Cependant, il ne faut pas croire que toutes ces pièces de quincaillerie encore en place ont toutes traversé les années sans dommage ; beaucoup sont abîmées rongées par la rouille, les parties les plus fragiles sont parfois détruites ou ont fait l'objet de réparations de fortune (à la campagne on ne jette rien)


Toutes les pièces que nous possédons ont été récupérées dans les brocantes, les vide-greniers, chez les ferrailleurs, parfois dans une décharge ou dans un roncier parmi les décombres d'une masure. Un peu partout ces loquets sont remplacés lors de rénovations par des fermetures mieux adaptées au temps présent.
Bien que fabriqués le plus souvent par le maréchal ferrant ou le forgeron de l'endroit à l'intention de gens de conditions modestes et peu exigeants, chaque artisan a toujours eu le désir d'en faire plus que ce qu'exige la mise en forme de la pièce, l'envie d'apporter, même si l'on relève quelques imperfections, un enjolivement à son travail sous forme d'un fleuron, d'un lobe, d'une volute etc…
Chaque petit décor, si sobre soit-il, est une œuvre de création individuelle que l'industrialisation à fait perdre.

La clenche à pouce, ou loquet à poucier

Dans sa définition la CLENCHE A POUCE est un appareil très simple constitué par une tige mobile appelée CLENCHE, CLENCHETTE, CLINCHE, ou BATTANT. Cette tige métallique plate, pièce principale du loquet oscille autour d'une vis fixée sur la porte. Un CRAMPON l'empêche de s'écarter de la face de la porte. L'extrémité libre de cette tige repose sur le MENTONNET planté sur le dormant et tient la porte fermée jusqu'à ce qu'au moyen du POUCIER et de la POIGNEE on vienne à la soulever.

Variantes de la clenche à pouce

Dans ce système le POUCIER est suspendu par deux tourillons et le mouvement de bascule se fait par le bout du pouce et non par appui du pouce ce qui le rend moins commode et partant moins commun. Les autres éléments sont les mêmes que pour la CLENCHE A POUCE classique.

Autre exemple de clenche à pouce

La clenche

Si l'épaisseur de la lame est constante, par contre sa largeur va souvent en décroissant en partant du bout libre vers l'axe d'articulation afin d'alourdir l'extrémité qui retombe sur le mentonnet. Le renflement autour de l'œil de pivotement est généralement rond ou lancéolé.

Clenche lancéolée

Le poucier

Avant d'être constitués de deux pièces embouties ces petits leviers étaient monoblocs et de formes variées. Ils étaient forgés entièrement à la main, et après une mise en forme approchée, étampés à chaude portée, l'une des deux parties de l'étampe fixée par la queue dans l'œil de l'enclume, l'autre emmanchée et tenue dans la main. Cette opération était suivie d'un ébarbage.

Si sur la plupart des pouciers la face d'appui est plate et ronde, elle peut prendre une forme moins ordinaire comme celle d'une coquille St Jacques, d'un coeur, d'un trèfle, d'un bouton, d'un enroulement à décor, etc… quant à l'autre extrémité qui sert à lever la clenche, elle aussi, est loin d'être uniforme.

La poignée

Elle se compose ordinairement d'une tige ronde en fer forgé en U et munie avant les extrêmités appointées, parfois filetées, d'un ergot arrêtoir. Elle peut être aussi balustrée ou renflée dans sa partie médiane, fixe, pivotante ou en pendeloque.

Autre exemple de clenche à pouce